Conférence “Climate Change and the Asian Monsoon : Impact and consequences for Asian civilization" (19 juin 2015) [en]

Co-organisée par le Civic Exchange et l’Institute of Environment, Energy and Sustainability (IEES) de la Chinese University of Hong Kong (CUHK), avec le soutien de SWIRE Trust, de la Fondation Croucher et du Consulat général de France à Hong Kong et Macao, cette conférence a dressé un bilan des thèmes principaux abordés lors de la conférence internationale AGU Chapman (American Geophysical Union) sur la mousson asiatique qui s’est déroulée du 15 au 18 juin 2015 à CUHK.

Deux tiers de l’humanité dépendent de l’agriculture, notamment dans les régions du sud-est de l’Asie, où la mousson impacte fortement la croissance agricole et donc économique et sociale. Par le passé, ces régions ont déjà subi de fortes variations quantitatives des moussons, ce qui entraînât de graves conséquences sociales et économiques. Le réchauffement climatique devrait reproduire ce phénomène et accentuer les variations des moussons.

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En quoi la science peut-elle nous informer sur les effets des variations de ces moussons par le passé ? Comment peuvent-elles varier à l’avenir et comment les sociétés pourront et sauront-elles s’adapter à ces changements ?

Des scientifiques spécialistes dans différents domaines ont discuté de ces difficultés rencontrées dans les régions touchées par les moussons, ainsi que les mesures d’adaptation qui pourraient être prises pour répondre à ces défis climatiques.

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La conférence s’est articulée en deux temps.

Tout d’abord, fut abordée la question des variations des moussons. Comment ont-elles varié dans le passé, comment étudier ces changements, quelles conséquences ces variations ont-elles eu sur les sociétés.

Un géologue, le Prof. Peter Clift, de la Louisiana State University (USA) a détaillé les méthodes des géologues permettant d’observer les variations pluviométriques, autant quantitatives que géographiques au cours des 20 000 dernières années. Le Pr Clift a rappelé que si l’Asie du sud-est avait déjà connu auparavant de fortes perturbations météorologiques, celles annoncées pour le future seront sans précédent.

Ensuite, un anthropologue, le Pr Barry Rolett de l’University of Hawaii, a expliqué les différentes interactions entre le l’évolution des civilisations et les moussons, et comment les grandes civilisations avaient su s’adapter ou non, aux variations pluviométriques importantes, dans le passé. Le Pr Rolett a notamment détaillé le cas des Mayas et des Mongoles, civilisations majeures des millénaires passés, qui n’ont pas su s’adapter, et au contraire du peuple Khmer, première civilisation d’ Angkor, qui a su s’adapter à ces changements climatiques.

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Pour conclure la première session, un géophysicien, le Prof. William Lau, de l’University of Maryland, a décrit les différentes méthodes de prévisions météorologiques.

La deuxième session, modérée par un météorologue de Météo-France, le Dr Jean Philippe Lafore, a permis aux participants de discuter des différentes possibilités qui s’offrent aux civilisations pour mieux s’adapter à ces changements.

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Tout d’abord, un géographe, le Dr. Harry F. Lee, de l’University of Hong Kong, a présenté les différents défis qu’auront à surmonter, directement ou indirectement, les civilisations victimes de ces bousculements climatiques. Décrivant avec précision l’exemple du darfour (Soudan), le Dr Lee a demontré les liens existants entre les changements climatiques et les désastres humains, tels que génocides, guerres, pénuries, maladies, etc. Il a également souligné que malgré l’inévitable changement climatique, les civilisations ne seront impactées par les variations des moussons qu’à partir du siècle prochain.

Le Dr Jean Philippe Lafore a ensuite détaillé ses études réalisées sur la mousson africaine et expliqué que les résultats obtenus sur ce continent pouvaient être extrapolés à l’Asie du sud-est. Aussi, le Dr Lafore a rappelé que les variations climatiques engendraient, encore de nos jours énormément de conflits sociaux, économiques et politiques. De plus, le Dr Lafore a de nouveau insisté sur le fait qu’en plus des problèmes purement climatiques que les variations pluviométriques vont générer, l’humanité doit se préparer à subir également des conflits humains.

Suite à sa présentation, le Dr Lafore a animé une table ronde avec l’ensemble des intervenants, qui ont répondu aux nombreuses questions du public, composé d’une centaine de personnes, dont 50 % venait de Chine continentale, ce qui montre un réel intérêt des chinois pour ces enjeux climatiques de demain.

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Le Prof. Gabriel Lau, Directeur de l’IEES et Mme Yan Yan Yip, Chief Executive Officer du Civic Exchange, ont clôturé la journée en remerciant les intervenants de tout horizon pour la qualité de leurs présentations et des échanges avec le public, et en remerciant les sponsors et le Consulat général de France pour son soutien à l’organisation de cette conférence.

Pour plus d’informations sur Civic Exchange
Pour plus d’informations sur AGU Chapman

Rédacteurs :

Isabelle SAVES, Attachée de coopération scientifique et universitaire
Julie METTA, Chargée de mission scientifique

Contact : sciences@consulfrance-hongkong.org

publié le 16/12/2016

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