Virus du MERS : le gouvernement de Hong Kong élève à « Sérieux » le niveau d’alerte

Le gouvernement de Hong Kong élève à « Sérieux » le niveau d’alerte à l’infection par le Coronavirus responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient

Le coronavirus responsable du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Middle East Respiratory Syndrome coronavirus, MERS-CoV), anciennement connu sous le nom de nouveau coronavirus (NCoV), est un coronavirus très récemment identifié chez l’homme et très différent de tous les coronavirus déjà identifiés (y compris le coronavirus responsable du SRAS). Ce virus est responsable de maladies diverses allant du rhume banal au syndrome respiratoire aigu sévère. Environ 70 % des personnes infectées souffrent de syndromes respiratoires relativement sévères mais parmi les symptômes habituels du MERS figurent la fièvre, la toux et des difficultés respiratoires. La présence d’une pneumonie est fréquente, mais pas systématique. Des symptômes gastro-intestinaux, dont la diarrhée, ont également été signalés. Notons que presque 20 % des personnes infectées ne présentent aucun symptôme.

Bien que la majorité des cas de MERS chez l’homme soient attribuables à une transmission interhumaine, le virus ne semble pas se propager aisément d’une personne à l’autre, à moins d’un contact étroit avec une personne infectée, dans un contexte familiale ou hospitalier notamment.

À l’échelle mondiale, 1317 cas d’infection par le MERS-CoV, confirmés en laboratoire, ont été notifiés à l’OMS, dont au moins 461 mortels (environ 35 %) au 16 juin 2015. Alors que jusqu’à présent, environ 90% des cas confirmés ont été signalés par les pays du Moyen-Orient et pays voisins et que seuls les pays de la Péninsule Arabique ont rapporté des cas autochtones, la situation en Corée du Sud est particulièrement inquiétante. Le gouvernement coréen a recensé 154 cas d’infection, provoquant 19 décès, dans au moins 77 hôpitaux, faisant de la Corée du sud le 2ème pays en nombre de cas recensés après l’Arabie Saoudite.

A Hong Kong, l’alerte a été lancée le 29 mai, selon le plan de réponse mis en place en coordination avec l’Organisation mondiale de la santé en 2012. Cette alerte faisait suite à la notification du premier cas importé en Chine par la Commission nationale chinoise de la santé et de la planification ; ce malade de 44 ans, originaire de la République de Corée est arrivé en Chine, passant par Hong Kong le 26 mai. Le gouvernement de Hong Kong avait alors pris les mesures adaptées à la situation afin de confiner l’épidémie. Des mesures rigoureuses de mise en quarantaine et de surveillance des personnes ayant eu un contact avec ce malade avaient alors été mises en place. Aucun cas secondaire n’a été recensé suite à ces mesures strictes.

Compte tenu de la situation en Corée du Sud, avec laquelle Hong Kong entretient beaucoup d’échanges (avec en moyenne, 20 vols quotidiens représentant plus de 40.000 voyageurs entre les 2 pays chaque semaine et environ 5.000 touristes coréens arrivant à Hong Kong chaque jour), le gouvernement de Hong Kong a élevé le niveau d’alerte au niveau sérieux le 9 juin (niveau 2/3). En outre, une « alerte voyage » de niveau rouge (2ème plus haut niveau d’alerte) a été mise en place par le Bureau de la sécurité du gouvernement, qui demande aux voyageurs dont le déplacement en Corée du Sud n’est pas essentiel d’annuler leur voyage. En accord avec le « Travel Industry Council », tous les tours organisés de Kong Kong vers la Corée ce mois-ci, soit 600 groupes représentant 20.000 voyageurs hongkongais, ont été annulés.

Par ailleurs, le département de la Santé de Hong Kong appelle à la plus grande vigilance lors des voyages maintenus en Corée du Sud et déplacements au Moyen Orient. Il conseille d’éviter au maximum de se rendre dans les structures de santé locales et d’éviter tout contact avec des personnes malades et avec les animaux pouvant constituer des réservoirs de virus, notamment les chameaux, oiseaux et volaille.

En fonction de l’évolution de l’épidémie et de la situation à Hong Kong, le gouvernement de Hong Kong adaptera le niveau d’alerte, selon le plan de réponse prévu afin d’endiguer tout risque de propagation de la maladie. Le département de la santé poursuit son travail de surveillance avec les structures de santé locales et les points de contrôles aux frontières. Tous les contrôles aux différents points d’entrée à Hong Kong ont été renforcés. Toute personne ayant voyagé récemment en Corée ou au Moyen Orient et présentant de la fièvre ou des symptômes respiratoires sera systématiquement considérée comme cas suspecté d’infection au MERS-CoV et sera soumis à un isolement jusqu’à l’obtention des résultats des tests médicaux négatifs.

publié le 16/06/2015

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